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A la redécouverte du savon artisanal

En Haute-Savoie, cette ex-infirmière s’est reconvertie dans la saponification artisanale. Les savons de Séverine, enrichis au beurre de mangue, à l’huile de bourrache ou à l’huile essentielle d’ylang-ylang, sont de petites merveilles cosmétiques…

Minute confession : avant, il n’y avait dans ma salle de bains que des flacons, de gel douche, de shampoing, d’après-shampoing, de crèmes hydratantes de toutes sortes. Puis il y a eu la rencontre avec Séverine, pendant des vacances en Haute-Savoie. Et depuis, que des pains et même pas la peau qui tire. Une bonne raison de vous la présenter !

Séverine, comment es-tu devenue artisan savonnier ?

Avant, j’étais infirmière, en cancérologie, en soins à domicile… Mais suite à l’incendie de ma maison, j’ai tout remis en question et j’ai décidé de faire honneur à tous les patients qui m’avaient dit de profiter de la vie et de réaliser mes rêves. Je faisais déjà des savons pour ma famille – depuis que ma belle-soeur, aussi convaincue que j’étais réticente, m’avait offert un stage de découverte – je me suis formée pour le faire de manière professionnelle. Après 14 mois de gestation, de mise au point des recettes, de contrôles règlementaires, Saly Savons est né.

Comment fabriques-tu tes savons ?

A froid ! C’est la technique la plus simple, la plus économique et la plus écologique, mais elle demande beaucoup de patience. C’est aussi celle qui permet d’obtenir des savons moins agressifs pour la peau, car elle conserve la glycérine, qui préserve naturellement le film hydrolipidique sur l’épiderme. La force de mes savons, c’est la synergie des différentes huiles : en fin de processus, je les enrichis beaucoup, de 8 à 10 %, bien plus que les savons surgras que l’on trouve dans le commerce.

Comment choisis-tu tes ingrédients ?

Je cherche à être le plus éthique et éco-responsable possible. Mes argiles sont extraites dans le Gard, je me fournis en huiles essentielles à Avignon. Je travaille uniquement des huiles première pression à froid, pour qu’elles gardent toutes leurs vertus. Le choix se fait aussi selon l’effet que je veux obtenir : l’huile de coco donne de la mousse, celle d’olive de la douceur, le beurre de karité nourrit, l’amande douce apaise, la bourrache donne de l’élasticité à la peau… Je vais jusqu’à ajouter de la purée d’avocat bio maison, car c’est un régénérant cellulaire, dans certains savons.

Comment envisages-tu tout ce qui va autour de tes savons ?

Je me suis interrogée sur chaque détail. Par exemple, la forme : je trouve que le palet est plus facile à tenir dans la main. Ensuite, le packaging : je ne voulais pas de plastique, alors j’ai trouvé des petites boîtes à camembert. Mais je les envoie aussi sans emballage, pour ceux qui le souhaitent. Enfin, la liste des ingrédients : règlementairement, je dois inscrire les INCI, des noms dans un mélange de latin et d’anglais que personne ne comprend. Alors j’ajoute la liste en français, pour que la composition soit vraiment lisible.

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