Le futur de la food est-il vegan ?

Effet de mode ou tendance de fond ? De plus en plus d’entre nous se tournent vers le régime végétarien, végétalien ou vegan. On fait le point.

Le désamour de la viande

Certains pensent que les consommateurs se sont détournés de la viande depuis qu’ils ont découvert d’où elle venait. Les insoutenables vidéos de l’association L214 ont de quoi, en effet, marquer les esprits. Mais ce n’est pas la seule raison : entre la crise de la vache folle (le siècle dernier !) et les différents scandales alimentaires qui ont suivi, nous étions, déjà, devenus plus suspicieux. Découvrir que l’élevage contribuait au réchauffement climatique n’a rien arrangé…

Dans ce contexte, on ne peut pas considérer le veganisme comme une mode éphémère : c’est bien plus qu’un choix alimentaire. En renonçant à manger de la viande, mais aussi du poisson, des oeufs, des bonbons (qui contiennent souvent de la gélatine animale), voire à se passer de vêtements en cuir (les chaussures !), de certains produits cosmétiques, etc, les vegans réalisent un véritable choix de vie en accord avec leurs convictions écologiques, humaines, antispécistes…

Vegan et sexy

La tendance est d’autant plus attirante que l’offre alimentaire a changé : là où les assiettes des végétariens des années 1950 avaient l’air un peu triste, les vegans de 2017 ont l’embarras du choix. Pour compenser les apports en protéines de la viande, il y a désormais une ribambelle d’ingrédients plus glamour les uns que les autres. Céréales, légumineuses, légumes retrouvés, algues… Nous sommes devenus bien plus pointus pour renouveler nos repas et imaginer des plats appétissants.

La grande distribution a bien senti le vent tourner et s’est engouffrée dans le créneau. Ses rayons vegans ont explosé et leurs ventes 100 % sans protéines animales suivent des courbes exponentielles. Reste à savoir si l’on veut, vraiment, avaler des ersatz de nourriture omnivore, à l’image des steaks de soja ou des fromages végétaliens. Faut-il vraiment copier les régimes tradis pour se faire plaisir ? Est-ce un tel sacrifice ? L’innovation alimentaire laisse parfois dubitatif…