Réunions, planning à respecter, éventuelles tensions avec ses collègues, sa hiérarchie ou ses clients… Le milieu professionnel est une source de stress pour une grande partie de la population active. 24% se disent même en situation d’« hyper stress ». Holissence a interrogé Veronica Brown, sophrologue et hypnothérapeute, pour obtenir quelques conseils pour apprendre à gérer son stress au travail.
De quelle façon la sophrologie peut-elle aider les personnes à canaliser leur stress ?
Veronica Brown : La sophrologie apprend à se concentrer sur soi, sur les sensations du corps ressenties au moment où elles arrivent, sur les pensées et les émotions qui nous traversent. En se concentrant sur l’instant, nous sommes moins enclins à stresser puisque la plupart du temps le stress vient d’une anticipation du futur. Ainsi peu à peu, par des exercices doux et adaptés, une personne va découvrir ce qui lui fait du bien et va pouvoir utiliser ces outils pour enlever les tensions, les angoisses et installer du calme à la place. C’est un processus qui active un cercle vertueux : en se mettant en action de manière positive, cela entraîne une pensée positive et une émotion positive. Ainsi la roue commence à tourner dans le bon sens !
Avez-vous des conseils pour ne pas se laisser envahir par le stress ?
V.B. : La première règle pour ne pas se laisser envahir par le stress est de le canaliser en amont. C’est un apprentissage. Il est plus confortable d’avoir appris à nager quand le bateau coule n’est-ce pas ? Pour le stress c’est pareil. Il est alors indispensable d’avoir des outils puissants pour ne pas se laisser submerger par l’angoisse ou une émotion négative. La sophrologie, entre autres, permet d’être à l’écoute des signes précurseurs comme les maux de tête, torticolis, difficultés à dormir, respiration coupée… Il est possible d’enrayer le phénomène et d’installer du calme. L’observation de soi est indispensable.
Il est recommandé également de créer chaque jour un rituel : exercices dynamiques de sophrologie, respiration et visualisations positives, et idéalement faire des activités physiques quotidiennes. La répétition est fondamentale.
“Il est plus confortable d’avoir appris à nager quand le bateau coule n’est-ce pas ? Pour le stress c’est pareil. C’est un apprentissage.”
La respiration est-elle la clé pour gérer son stress au travail ?
V.B. : La clé magique pour gérer le stress est la respiration ! Je pense même que sans une bonne respiration, tout le reste n’aura pas d’effet à long terme. En revanche, avec seulement une respiration bien maîtrisée, nous pouvons faire des miracles.
En prévention commencez par des respirations simples qui calment le mental. Inspirez sur 3 temps et expirez sur le double du temps. Faire 5 à 20 minutes de respiration en conscience chaque jour est la règle d’or d’une bonne santé mentale.
La respiration, la visualisation, l’autosuggestion… Il existe différents exercices en sophrologie. Est-ce que certains sont plus appropriés à une personnalité qu’à une autre ? À une situation plutôt qu’à une autre ?
V.B. : Les trois techniques sont appropriées à chaque personne mais elles seront adaptées en fonction du thème de la séance, des possibilités et de l’âge. Chaque type d’exercice ayant son intérêt. La respiration peut avoir différentes fonctions (évacuer les tensions, installer du calme ou se dynamiser par exemple). La visualisation peut permettre, entre autres, d’aller réactiver des ressources anciennes ou de se projeter positivement dans l’avenir. L’autosuggestion est un outil supplémentaire qui peut être utilisé pour renforcer un besoin (calme, confiance…).
Quel(s) exercice(s) de sophrologie conseillez-vous lors d’un pic de stress en raison d’une prise de parole devant un public ?
V.B. : Avant de prendre la parole en public, je conseille de s’asseoir, les jambes tendues, de croiser les mains derrière la tête, d’inspirer par le nez, de retenir sa respiration en contractant fortement tous les muscles du corps. Puis, de souffler fortement par la bouche en relâchant les tensions. Refaire cet exercice au moins 3 fois. Puis, placer les mains sur le ventre et commencer des cycles de respiration en conscience en expirant plus longuement qu’en inspirant. On peut également se forcer à sourire pour détendre le diaphragme. Et bailler avant d’entrer en piste comme se forcent à le faire les marathoniens pour apporter de l’oxygène au corps et au cerveau. Un exercice simple pour bailler : tirer sur les lobes d’oreilles, ouvrir légèrement la bouche et placer la langue vers l’arrière du palais.
*Source : www.stimulus-conseil.com
Merci à Veronica Brown, sophrologue et hypnothérapeute. Pour plus d’infos, rendez-vous sur www.veronica-brown.fr.
