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Veronica Brown : la sophrologie et l’hypnose pour se libérer du stress

Ancienne chef d’entreprise dans le monde de la presse et de la publicité, Veronica Brown a décidé il y a une dizaine d’années de se consacrer pleinement à sa passion : le développement personnel. Sophrologue, elle est également hypnothérapeute et intervient au sein des entreprises où elle aborde la question de la gestion du stress et donne parallèlement des cours collectifs. Son objectif ? Que chacun se connecte à ses propres ressources, retrouve le sourire et la possibilité de lâcher prise. Rencontre.

En quoi consiste concrètement la sophrologie ?

La sophrologie ou l’hypnose permettent d’aller puiser dans nos propres ressources en nous mettant à l’écoute de nos ressentis. Dans les deux cas, ce sont des méthodes holistiques qui prennent en compte l’homme dans sa globalité : émotionnelle, physique et mentale.

Les séances permettent un travail en douceur afin de mieux se connaître et faire des choix cohérents vis-à-vis de soi. Les objectifs sont très variables : en sophrologie, nous travaillons grâce à des exercices doux de respiration, des séries de contractions et de relâchements musculaires ainsi qu’avec l’aide de la visualisation afin d’atteindre un objectif précis. Cet objectif est déterminé dès la première séance, il s’agit par exemple d’améliorer le sommeil, de savoir gérer des émotions, de ne pas se laisser emporter par le stress mais aussi de prendre confiance en soi, de parler en public sereinement, de s’adapter à une situation nouvelle ou encore de passer un examen avec calme. Il faut compter une dizaine de séances pour le réaliser, au rythme d’une fois par semaine environ ou davantage si l’on veut travailler dans le cadre d’un développement personnel. Le travail se fait en profondeur et la personne devient peu à peu autonome et capable d’utiliser les outils proposés par le sophrologue.

En hypnose les séances sont moins nombreuses, environ 2 à 6, espacées de deux semaines à plusieurs mois.  La personne va alors puiser dans les ressources dont elle dispose au fond de son inconscient pour réaliser son objectif, comme par exemple arrêter de fumer, se débarrasser d’un toc, d’une phobie, mieux gérer un deuil ou se libérer d’un traumatisme ancien. Les raisons d’utiliser l’hypnose sont nombreuses. L’état d’hypnose thérapeutique est très agréable et se fait de manière naturelle, la conscience est toujours là, il ne s’agit pas de confondre avec l’hypnose de spectacle comme celle du fameux Messmer qui lui-même s’autoproclame « fascinateur », ce qui me semble plus juste. En hypnose, les résultats peuvent être très rapides et parfois tout à fait spectaculaires.

Quels sont ses bienfaits sur le corps et l’esprit ?

En étant à l’écoute de soi de manière très attentive, de ses ressentis physiques et mentaux, sans jugement mais avec bienveillance, on active un cercle vertueux : chaque pensée positive entraîne alors une émotion et une action positives et ainsi la roue est actionnée dans le bon sens. Imaginez un terrain en friche. Si vous souhaitez en faire quelque chose de valable, avant de planter il faudra dans un premier temps le labourer, enlever les mauvaises herbes, le préparer. Vous aurez ensuite le loisir d’imaginer ce que vous souhaitez en faire pour alors semer les bonnes plantes au bon endroit. Pour autant, cela ne suffit pas, il faudra l’arroser afin de commencer à voir pousser les fleurs, les arbres, les herbes aromatiques que vous y avez plantés avec amour et votre jardin sera enfin un jour à votre image, vous pourrez alors en profiter pleinement. Votre mental est à l’image de ce terrain : il est indispensable d’abord de faire un état des lieux et d’enlever les tensions, les pensées et émotions parasites, puis ensuite de le préparer à recevoir du calme et des pensées positives, à visualiser ce que vous souhaitez pour vous sentir bien dans votre peau et enfin avec des pratiques, des exercices réguliers, de laisser les graines germer. Cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique, c’est un travail sur soi qui me semble primordial pour trouver son équilibre.

La plupart du temps, lors d’un accompagnement, s’opère une véritable prise de conscience du sens que l’on souhaite donner à sa vie. Pratiquer la sophrologie, c’est parvenir à faire des choix en cohérence avec qui l’on est vraiment, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle. Je pourrais dire que la sophrologie libère des carcans familiaux, sociaux et des fausses croyances, elle lève le voile sur des schémas répétitifs et souvent destructeurs que chacun met en place à son insu la plupart du temps et qui entravent son propre épanouissement.

La visualisation va permettre une grande détente physique régénératrice, afin d’aller puiser dans des ressources anciennes ou se projeter positivement dans l’avenir. L’état de conscience qui est installé par l’induction dans le cas de l’hypnose ou de la sophrologie permet de faire travailler notre partie plus inconsciente. Il s’agit d’une véritable préparation mentale qui habitue notre cerveau à vivre des situations de manière positive et lui permet de créer les bonnes connexions neuronales pour y parvenir. Ce sont des méthodes très utilisées par les sportifs de haut niveau pour les préparer à des compétitions afin qu’ils se sentent au meilleur de leurs capacités ce jour-là. Et ça marche !

Portrait de Veronica Brown. ©Elisabeth Alimi

Votre astuce/conseil bien-être à appliquer au quotidien ?

Apprenez à bien respirer. Mon maître en médecine traditionnelle chinoise nous disait : si vous ne faites pas en conscience 200 à 300 respirations par jour, vous pouvez bien faire tout ce que vous voulez : méditer, marcher, bien manger, cela ne servira à rien ! Bien respirer est la clé d’un mental et d’un corps équilibrés. Pensez tout au long de la journée à faire des pauses, vous asseoir, respirer en conscience.

Qu’est- ce qui vous passionne le plus dans votre métier/activité ?

J’aime les rencontres, les histoires de vie me passionnent, elles sont tellement plus riches et étonnantes que n’importe quelle fiction. Imaginez un film où l’on fasse gagner au casino un 8 août en misant sur le 8, 8 millions d’euros au personnage principal, on vous dira : bon…là, le réalisateur y va un peu fort, non ? C’est pourtant ce qui est arrivé à Françoise Sagan au matin du 8 août 1958 où elle gagna 8 millions de francs au casino de Deauville en misant sur son chiffre fétiche : le 8 !

Je suis également fascinée par le changement possible et parfois rapide, radical que peuvent créer ces prises de conscience que j’évoquais lors des accompagnements. Cela n’a pas de prix lorsqu’une personne, qui était en souffrance, revient me voir avec le sourire, libérée, fière d’elle et du chemin parcouru, je me dis que mon travail a un sens et cela me réjouit.

Comment en êtes-vous venue à exercer cette activité ?

Un soir, il y a maintenant de nombreuses années, me voyant à bout de forces et fatiguée, une amie m’a posé cette question que j’invite depuis chacun à se poser : « Quel sens souhaites-tu finalement donner à ta vie ? » Pour ma part, c’était évident, je souhaitais désormais exercer un métier utile en exploitant ce que je savais faire de mieux : écouter. Je décidai d’être thérapeute et à partir de là, j’ai tout mis en œuvre pour y parvenir. Ce fut un choix audacieux, je peux même dire aujourd’hui courageux, nombreux le jugeaient inconséquent et la plupart n’y croyait pas. Pourtant je me suis accrochée. Ma situation financière était plus que précaire, j’avais deux enfants petits à charge et aucun salaire puisque j’étais déjà indépendante en tant qu’iconographe à l’époque. J’ai demandé une aide à la formation et entre-temps, déterminée à la suivre, coûte que coûte, j’ai accepté un travail alimentaire en plus de mon métier d’iconographe. Pendant quelques mois, j’ai supporté ce rythme afin d’être sûre d’avoir les fonds pour financer ma formation dans le cas d’un refus. Finalement, mon dossier ayant été accepté, j’ai alors commencé à me former. Pendant les années suivantes, j’ai gardé mon premier travail d’iconographe et commencé à exercer en tant que thérapeute. J’ai été financée par une école pour suivre une formation de formateur et enfin, après trois ans d’installation, j’ai pu enfin me consacrer entièrement à mon métier rêvé. Je ne regrette pas ce choix et si j’ai eu beaucoup de chance, j’ai aussi énormément travaillé.

Qu’est ce qui vous motive à vous lever le matin ?

Chaque jour j’ai l’impression de partir en voyage et je suis toujours prête pour l’aventure, vivre me motive, tout simplement et quand il y a un rayon de soleil, c’est la cerise sur le gâteau.

Votre recette healthy préférée ?

Un petit-déjeuner avec une demi-banane coupée en deux, quelques amandes émondées, des raisins de Corinthe, une poignée de graines de chia, une cuillère d’huile de lin, un demi-citron, un fruit de saison coupé en morceaux, qui varie selon les plaisirs (kiwi, abricot, pomme…) sur lequel vous versez de l’eau tiède (ou du lait d’amande ou de soja) et la journée commence en beauté !

Un petit secret sur vous à partager ?

Plus jeune j’étais une grande insomniaque, dépressive et fichtrement stressée.

Est-ce que votre activité/métier a changé votre vie ? Si oui, de quelle(s) façon(s) ?

Je répondrais l’inverse, plus exactement c’est parce que j’ai changé que ma vie a changé et que mon métier a changé. Je me sens désormais à ma place, enthousiaste et confiante et je n’hésiterais pas à modifier tout de nouveau si je sentais que cela était important à mon équilibre.

Que souhaitez-vous communiquer à vos clients/patients ?

C’est une très bonne question. Si j’avais un message à faire passer, ce serait celui-là : réfléchissez bien à la personne que vous souhaitez être, celle dont vous serez fière à la fin de votre vie, ce pour quoi vous êtes venu là, sur cette Terre. Nous avons tous, à mon sens, quelque chose à réaliser et qui nous épanouit : jardiner, s’occuper des enfants, guérir, faire de la musique, enseigner. Il est impératif d’apprendre à se connaître mieux pour savoir ce qu’est cette chose et ne plus perdre de temps à la réaliser : idéalement un travail, mais pas forcément. Cela peut aussi être une passion. C’est souvent l’ego qui nous empêche, nous entrave dans cette réalisation, peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur, peur de l’échec etc. et qui développe une procrastination, un aquoibonisme stérile. Quand on parvient à le faire taire alors la confiance jaillit, celle qui permet l’ouverture à soi et aux autres, comme l’écrit si justement Goethe « l’audace donne du génie, de la puissance, de la magie ».

Qu’est ce que la bienveillance pour vous ?

C’est une responsabilité, un devoir vis-à-vis de soi pour parvenir à la dispenser aux autres.

Un mot à faire passer aux lecteurs d’Holissence ?

Prenez soin de vous, aimez-vous, achetez-vous des fleurs, un livre, faites-vous des compliments, prenez du temps pour vous, la vie est toujours plus courte qu’on ne l’imagine.

 

Les lieux/adresses où elle pratique :

Adresse du cabinet : 57, Bd de Vaugirard 75015 Paris

Cours collectifs au Tigre Yoga (Les 4 Tigre)

Pour en savoir plus sur Veronica Brown, rendez-vous par ici ou procurez-vous son livre « Devenir sophrologue » aux éditions Eyrolles !