obsession pour les protéines
Crédit photo : Courtesy of Khloud Foods

Protéines, pourquoi ce besoin (presque) obsessionnel ?

Pop-corn enrichi en protéines, poudre clean au colostrum, yaourts à 25g la portion ou cafés dopés au lactosérum… Les protéines sont partout. Et leur ascension dans l’univers du bien-être ne semble pas prête de s’arrêter. Longtemps associées au fitness et à la musculation, elles séduisent aujourd’hui les amateurs de longévité, les femmes en post-partum, les adeptes de la slow life et même les studios de yoga. Comment expliquer ce boom ? Et surtout, avons-nous vraiment besoin d’en consommer autant ?

Du shaker à la superette chic : la révolution douce des protéines

Il y a dix ans, consommer des protéines hors d’un cadre sportif relevait de la curiosité. Aujourd’hui, c’est un réflexe bien-être. Dans les rayons des concept-stores santé, dans les menus de cafés parisiens ou californiens, dans les routines matinales partagées sur Instagram : les protéines sont devenues des incontournables.

À l’origine de ce tournant : une prise de conscience post-Covid. Le corps n’est plus seulement un véhicule, il est un capital santé à entretenir. Et la protéine, un outil accessible pour préserver sa masse musculaire, soutenir son immunité et ralentir le vieillissement cellulaire.

Un nouveau chic nutritionnel : pratique, ciblé, clean

Khloé Kardashian lance sa marque de pop-corn enrichi, Kacey Musgraves signe un shake avec Erewhon, les barres protéinées s’achètent désormais à l’aéroport comme des soins express de vitalité. Ce que ces produits ont en commun ? Un format nomade, des recettes volontairement épurées et une promesse : celle d’un snack aussi nourrissant que réconfortant.

Le message est clair : les protéines ne sont plus réservées à la performance, elles accompagnent une vie équilibrée. Les formules changent : moins d’édulcorants, plus de transparence, des ingrédients fonctionnels. Collagène, champignons fermentés, bouillon d’os, spiruline… le bien-être cellulaire s’invite dans nos assiettes.

Manger protéiné, est-ce vraiment nécessaire ?

Oui… mais avec nuance. Car selon la nutritionniste Marion Nestlé, « la plupart des adultes en bonne santé consomment déjà suffisamment de protéines sans s’en rendre compte ». L’obsession actuelle rappellerait même les grandes modes nutritionnelles passées : produits sans gras dans les années 90, puis sans sucre, puis sans gluten.

Le danger ? Croire qu’un seul nutriment peut tout solutionner. En réalité, c’est l’équilibre global de l’alimentation qui fait la différence : variété, qualité, écoute du corps.

Bien consommer les protéines : nos conseils holistiques

Chez Holissence, on privilégie une approche sensible et intégrative. Voici nos repères pour intégrer les protéines en pleine conscience :

  • S’écouter : fatigue persistante, sensation de faim rapide ou baisse de tonus peuvent indiquer un besoin accru – mais pas forcément une carence.
  • Varier les sources : pois chiches, lentilles corail, yaourt grec, tofu, œufs bio, chanvre, graines germées ou spiruline sont autant d’alliés végétaux et durables.
  • Privilégier la qualité : lire les étiquettes, éviter les listes interminables, faire confiance aux marques transparentes et éthiques.
  • Ne pas négliger les fibres : elles participent à la satiété, au bien-être intestinal et à la régulation glycémique – un parfait duo avec les protéines.
  • Répartir sur la journée : inutile de tout concentrer dans un smoothie. Un apport équilibré matin, midi et soir soutient l’organisme en douceur.

Une obsession révélatrice

La protéine incarne quelque chose de notre époque. Un besoin de contrôle, une quête d’énergie maîtrisée, une volonté de mieux vieillir et de bien nourrir son corps. Comme le jeûne intermittent, les bains froids ou le yoga du visage, elle cristallise cette envie d’agir sur soi avec simplicité.

Mais derrière l’obsession, il y a aussi une invitation à ralentir. À revenir à l’essentiel. À choisir consciemment ce que l’on consomme. Et c’est peut-être là que réside le vrai pouvoir de cette tendance : nous rappeler que bien se nourrir, c’est avant tout un geste d’amour envers soi.