À l’occasion de la journée mondiale de l’obésité, une enquête a été menée par le site NYC.fr et l’agence de data FLASHS, interrogeant 1 000 Américains et 1 000 Français sur leurs perceptions de l’obésité.
Ce fléau de santé publique, dont l’importance s’est accrue au fil des décennies, est au cœur d’un rapport qui éclaire les similitudes et divergences profondes entre ces deux cultures face à un enjeu global.
Une sous-estimation alarmante de l’obésité
L’étude met en avant une sous-estimation frappante de l’obésité par les participants, des deux côtés de l’Atlantique. En France, seulement 3% des sondés s’identifient comme obèses contre 17% estimés par les recherches de l’Inserm et du CHU de Montpellier. Aux États-Unis, la situation est similaire : 8% des interrogés se considèrent obèses face à une réalité de 42% selon Trust for America’s Health. Cette discordance souligne un déni ou une méconnaissance de l’Indice de Masse Corporelle (IMC) et de ses implications.
Les stratégies de perte de poids et la culpabilité alimentaire
L’approche des régimes alimentaires comme solution à l’obésité est largement répandue, avec une majorité des Américains (70%) et plus de la moitié des Français (55%) ayant tenté de perdre du poids par ce biais au cours des cinq dernières années. Cette donnée est complétée par les sentiments de culpabilité liés à la consommation d’aliments jugés inappropriés, particulièrement le grignotage hors des repas, plus prononcé chez les Français (41%) que chez les Américains (25%).
Perception du fat shaming et du body positivisme
L’exposition au fat shaming et l’attitude face à la grossophobie varient significativement entre les deux pays. Bien que plus d’Américains disent avoir été victimes ou témoins de moqueries liées au poids, ils semblent également plus enclins à accepter certaines formes de discrimination. Par ailleurs, le mouvement du body positivisme, bien qu’apprécié pour son combat contre la grossophobie, est perçu par certains comme encourageant l’obésité.
La responsabilité individuelle en question
La responsabilité individuelle dans la gestion de l’obésité est un thème clivant. Aux États-Unis, 45% des personnes estiment que le surpoids est dû à un manque de volonté, une opinion partagée par 37% des Français. Ce point de vue soulève la question de la stigmatisation et de la simplification excessive des causes de l’obésité, qui sont en réalité multifactorielles.
L’obésité, un tabou persistant
L’enquête révèle que l’obésité reste un sujet difficile à aborder, perçu comme tabou par une large part des populations française et américaine. Cette difficulté de dialogue souligne la persistance de stéréotypes et d’une certaine stigmatisation, malgré une reconnaissance croissante des questions de santé mentale et physique liées à l’obésité.
Le rôle des pouvoirs publics en débat
La perception de l’engagement des pouvoirs publics dans la lutte contre l’obésité varie également. En France, le scepticisme prédomine quant à l’efficacité des actions gouvernementales, tandis que les opinions sont plus partagées aux États-Unis. Cette différence met en lumière les attentes distinctes en matière de politique de santé publique et de soutien aux individus touchés par l’obésité.
Cette étude transatlantique sur l’obésité offre une fenêtre sur les complexités de la perception et de la gestion de l’obésité dans deux contextes culturels différents. Elle invite à une réflexion sur la nécessité d’adopter des stratégies plus nuancées, qui reconnaissent la multiplicité des facteurs contribuant à l’obésité et qui favorisent une approche plus inclusive et moins stigmatisante. En abordant ces questions avec empathie et ouverture, nous pouvons espérer progresser vers une société où le bien-être et la santé de tous sont prioritaires.